Bibliographie & Sources

Le contenu des fiches des rues procède de la compilation des 3 sources mentionnées ci-dessous.
Le croisement de ces sources a permis de vérifier les informations, d'en corriger certaines et d'en compléter d'autres.
Grâce à d'autres sources documentaires et aux nombreux plans anciens à notre disposition, de nombreuses précisions ont été apportées. (liste ci-dessous)

Les fiches des rues comprennent 3 parties :
Les données urbanistiques et administratives sont fournies par les 9 Nomenclatures officielles (de 1881 à 2004, dernière édition imprimée). Les données diffusées par la Ville de Paris sont désormais disponibles sur les sites indiqués ci-après.
Le corps de texte est principalement issu du Dictionnaire Hillairet (édition 1963).
Le dictionnaire Lazare (éditions 1844 et 1855), lorsqu'il mentionne la rue concernée, apporte des précisions et donne l'état d'esprit du milieu du 19e siècle.
Les désaccords, entre ces 3 sources principales, sont mentionnées dans les fiches.
L'actualisation, jusqu'à aujourd'hui, résulte de notre travail de recherche.

Le Recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques dressé sous la direction de M. Alphand, par Mrs Deville et Hochereau (Imprimerie Nouvelle, Paris, 1886, 553 pages), nous a permis de compléter les données administratives.
La multiplicité des sources compilées créée une certaine redondance qui permet la vérification des données.
La réécriture de la fiche, au fur et à mesure des mises à jour, allégera le texte ; nous ne sommes qu'au commencement d'un travail - au sens premier du terme - interminable, tant il reste encore à découvrir et de sources existantes à exploiter.

Dictionnaire historique des rues de Paris, par Jacques Hillairet, édité par les Éditions de Minuit en 1963.

Ce grand amoureux de Paris, cet historien incomparable a offert un ouvrage de référence extraordinaire, utilisé par tous les chercheurs depuis 60 ans.
Pour comprendre l'importance de son travail dans l'histoire urbanistique de Paris, nous reproduisons l'Avant-propos de son dictionnaire historique de 1963 :
« Le nombre des ouvrages publiés sur Paris est considérable et, parmi eux, les nomenclatures de ses rues. Celles-ci s'étalent sur près de sept siècles, depuis l'époque où, vers 1280, Guillot écrivit le Dit des Rues de Paris jusqu'à la publication, en 1951, par la préfecture de la Seine de la 7e édition de sa Nomenclature des voies publiques et privées. En revanche le nombre des dictionnaires historiques des rues de Paris est fort réduit.
Parmi les plus importants, le premier en date est le Dictionnaire topographique, historique et étymologique que J. de La Tynna, de la Société royale académique des sciences et propriétaire-rédacteur de l'Almanach du Commerce, publia en 1816. Ainsi que l'annonce sa première page, "on y trouve la disposition des numéros des rues dans les deux séries des pairs et des impairs, en couleur rouge ou noire ; l'étymologie des noms anciens et nouveaux des rues, places, ponts... ; une mention abrégée de tous les monuments religieux et civils, anciens et modernes, que leur architecture ou leur destination ont rendus ou rendent remarquables".
Le second est le Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, des frères Louis et Félix Lazare, employés à la préfecture de la Seine, dans les services chargés des archives de la Ville et des alignements et percements des rues. Leur dictionnaire, dont la première édition parut en 1844, est plein d'intérêt puisqu'il contient le texte officiel des arrêts, édits, lettres-patentes, décisions ministérielles, décrets, ordonnances qui instituèrent la plupart des voies de Paris. Il reflète aussi les préoccupations administratives de ses auteurs puisqu'il renseigne sur l'alignement des rues, le passage des égouts, celui des conduites d'eau et de gaz avec l'indication des compagnies responsables.
Vient ensuite l'Histoire de Paris, rue par rue, maison par maison, important recueil de notices écrites, entre 1858 et 1867, par Charles Lefeuve. Lenotre a conté combien cet auteur avait été secondé dans son travail par une "sorte de commis nommé Rousseau, doué d'un aplomb de Méridional et d'un flair de Peau-Rouge qui, dès que Lefeuve avait résolu d'écrire l'histoire d'une rue, partait en éclaireur, entrait partout, montait les étages, frappait aux portes, visitait jusqu'aux mansardes, s'informait, furetait, questionnait et rapportait à son "patron" une ample moisson de renseignements plus ou moins précis. Lefeuve faisait le tri, se mettait lui-même en campagne, allait chez les notaires et rassemblait ainsi des documents inédits de premier ordre".
La connaissance des travaux de Lefeuve est toujours indispensable à qui s'intéresse au vieux Paris. Malheureusement, le manque de clarté de l'auteur rend parfois difficile l'exploitation de ses renseignements. Lefeuve, par exemple, situera tel hôtel "à l'encoignure" de deux rues et tel autre "un peu au-delà" du précédent...
Un ouvrage tout à fait remarquable, devant lequel tous les historiens de Paris doivent s'incliner, est le recueil des Promenades dans toutes les rues de Paris par arrondissement, publié par le marquis de Rochegude en 1910. Ce recueil a été condensé en promenades, rectifié et complété par Maurice Dumolin qui en a fait le Guide pratique à travers le vieux Paris, réédité en 1923. S'étant aperçu ensuite de certaines lacunes, erreurs ou imprécisions, Maurice Dumolin le reprit entièrement. Il en avait remanié les deux premiers tiers lorsque la mort le surprit en décembre 1935. Nous avons eu la bonne fortune de pouvoir consulter son manuscrit ; ce livre-ci lui doit beaucoup.
Citons aussi, pour mémoire, le Dictionnaire topographique et historique de l'ancien Paris avant l'annexion, de Frédéric Lock, publié lors de l'Exposition universelle de 1858 et qui n'est guère qu'une mise à jour de celui de La Tynna et le Nouveau dictionnaire historique de Paris, de Gustave Pessard, ouvrage plein de bonne volonté, paru en 1904, et, les Origines du Vieux Montmartre, de André Maillard.
Les indications concernant les rues et établissements de toutes sortes du présent ouvrage ont été relevées jusqu'à une date assez voisine de sa publication. Il contient donc des rues et des établissements très récents et, partant, sans valeur historique. Si nous les avons portés, c'est en pensant qu'ils pourront peut-être en acquérir une dans la suite des temps.
Par contre, l'indication des personnalités de l'époque contemporaine a été, sauf quelques exceptions, limitée aux environs de l'année 1914, un recul d'un demi-siècle se révélant le plus souvent indispensable pour fixer une célébrité.
JACQUES HILLAIRET (Colonel A. Coussillan) Paris. Mai 1957 - décembre 1961. »
Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris, par Félix et Louis Lazare, 1ère édition 1844 et 2e édition Bureau de la Revue Municipale 1855.

Leur œuvre contient l'histoire des voies existantes au milieu du 19e siècle, les données urbanistiques et administratives, reproduit les actes qui sont à l'origine de quartiers entiers.
Ils retracent l'histoire des établissements religieux supprimés à la Révolution.
Ils décrivent les monuments et institutions remarquables telles qu'elles sont à leur époque.
Leurs textes sont agrémentés de leur humeur et de l'état d'esprit parisien de l'époque.

Pour apprécier l'importance de leur travail et la nouveauté que représente leur dictionnaire, nous reproduisons la préface de chacune des éditions :
Préface de l’édition de 1844

Employés de la Préfecture de la Seine, placés dans un bureau chargé du travail des alignements et percements des rues de Paris, nous sentions la nécessité d’un ouvrage qui résumât les améliorations successives de nos voies publiques.
Les études sérieuses auxquelles on s’est livré, surtout depuis plusieurs années, dans le but d’assainir certains quartiers de la capitale, nous révélaient le besoin d’interroger avant tout le passé.
L’Administration avait un puissant intérêt à connaître tous les actes émanés de ses devancières. Chaque fois, en effet, quelle a cherché à rattacher le présent et le passé à la même chaîne, elle en a tiré un double bénéfice ; d’abord, elle a utilisé à son profit des clauses que la prescription n’avait pu éteindre ; ensuite, elle a trouvé des enseignements utiles à l’aide desquels il lui a été facile de réaliser certains projets d’embellissements d’une urgence constatée.
Un ouvrage conçu dans le but de créer pour ainsi dire l’état civil des rues de Paris, devait présenter une utilité également incontestable à tous les propriétaires. Il leur est indispensable de connaître non seulement les actes anciens, tels que les Arrêts du Conseil, les Édits, les Lettres-Patentes, mais encore les actes plus récents, tels que les Décisions Ministérielles, Décrets de l’Empire, Ordonnances Royales, etc. ; car chaque jour ils sont exposés à être inquiétés, troublés dans la possession de leurs immeubles.
C’est là une de ces vérités qu’on ne pourrait songer à contredire.
En effet, qu’une voie publique ait été ouverte en vertu de Lettres-Patentes, d’un Décret de l’Empire ou d’une Ordonnance Royale, l’autorisation n’a pu être accordée au propriétaire des terrains sur lesquels la nouvelle rue devait passer, qu’en lui prescrivant certaines obligations. Ces conditions, imposées au propriétaire primitif, engagent ceux qui lui ont succédé, et lieront également les personnes qui voudront acheter des terrains ou bâtir des maisons dans le parcours de cette voie publique.
Ainsi pour les propriétaires, pour ceux qui dans les procès leur servent de guides par leurs conseils ou d’appuis par leur parole ; pour les notaires, les avocats, les avoués et les architectes, il y a nécessité de connaître les documents administratifs.
Mais s’il est indispensable de fixer les personnes qui possèdent des immeubles sur leurs droits ou leurs obligations, il n’est pas moins utile de donner à celles qui sont appelées à devenir propriétaires les moyens d’acheter avec sécurité.
Dans l’intérêt de ces dernières surtout, il était convenable de rappeler les dates des Décisions Ministérielles ou des Ordonnances Royales, déterminant la largeur de chaque voie publique ; d’indiquer toutes les maisons alignées et la portion de retranchement que doit supporter un grand nombre de propriétés. Pour ces personnes, il fallait aussi mentionner l’époque précise des changements opérés dans les dénominations des voies publiques et dans le numérotage des propriétés, constater le passage des égouts et des conduites d’eau, l’éclairage au gaz avec la désignation des compagnies qui en sont chargées.
Nous n’avions donc pas à faire un livre avec des livres. Nous ne voulions pas nous borner à coudre quelques feuillets nouveaux à d’anciens ouvrages. La mission que nous avions à remplir était, pour nous servir des expressions d’un Membre du Conseil Municipal, de composer l’histoire, malheureusement peu connue, de la propriété dans Paris, et de la rendre utile et agréable à toutes les classes de la société, en groupant les faits historiques les plus curieux dans les articles des Rues ou des Monuments qui leur ont servi de théâtres.
Notre tâche, nous le savions, devait être longue et pénible, nous n’hésitâmes pas cependant à nous mettre à l’œuvre. Voici de quelle manière nous avons procédé :
Aux Archives du Royaume, nous avons recueilli les Arrêts du Conseil, les Édits, les Lettres-Patentes, les Délibérations du Bureau de la Ville qui ont rapport aux Rues et Monuments de Paris.
En étudiant tous ces documents nous apprenions à honorer le passé.
Dans les Lettres-Patentes, dans les Édits, dans les Arrêts du Conseil, l’intervention de la royauté est pleine de noblesse et de dignité. Dans l’Édit du 27 avril 1656, concernant l’Hôpital Général, Louis XIV s’exprime ainsi : Considérant les pauvres mendiants comme membres vivants de Jésus-Christ, et non comme membres inutiles de l’État, et agissant en la conduite d’un si grand œuvre, non par ordre de police, mais par le seul motif de la charité, etc. Le préambule de l’Édit du Roi, de janvier 1751, portant création de l’École-Militaire, est ainsi conçu : Après l’expérience que nos prédécesseurs et nous avons faite de ce que peuvent sur la noblesse française les seuls principes de l’honneur, que ne devrions-nous pas attendre, si tous ceux qui la composent y joignaient la lumière acquise par une heureuse éducation ? Mais nous n’avons pu envisager sans attendrissement que plusieurs d’entre eux, après avoir consommé leurs biens à la défense de l’État, se trouvassent réduits à laisser sans éducation des enfants qui auraient pu servir d’appuis à leurs familles, et qui éprouvassent le sort de périr et de vieillir dans nos armées avec la douleur de prévoir l’avilissement de leur nom dans une postérité hors d’état d’en soutenir le lustre, etc.
Les registres du Bureau de la Ville nous ont révélé non seulement les grands talents qui distinguèrent les prévôts des marchands, mais encore cet esprit de justice, cet amour de l’équité qui les ennoblirent. Il en est quelquefois des grandes et fortes institutions, comme des beaux monuments, le temps fait de leur vieillesse l’âge de leur beauté ; ainsi, la Prévôté qui avait traversé cinq siècles était encore vigoureuse et belle même à ses derniers moments.
Justice rendue a l’ancienne institution municipale, on ne saurait songer ensuite à son rétablissement. Quand une époque est finie, le moule est brisé et ne se refait plus ; et puis la révolution qui voulait appliquer son grand système de centralisation, ne pouvait admettre la Prévôté vivant en dehors, avec ses anciennes franchises. Il fallait, pour donner de la sécurité, de la force au Pouvoir Exécutif, qu’il pût pénétrer partout, et sentir sous sa main battre le cœur de la France.
Après avoir réuni les documents relatifs a la formation ou à l’élargissement de nos voies publiques jusqu’en 1789, il importait encore de suivre jusqu’à nos jours leurs améliorations successives et d’indiquer les percements nouveaux.
Le 2 novembre 1789, l’Assemblée Constituante supprimait les ordres monastiques, et déclarait les biens du Clergé propriétés nationales et aliénables. Nous avons donné les dates des ventes de tous les établissements religieux. Ces renseignements s’adressent aux personnes qui désirent connaitre les clauses imposées aux acquéreurs d’immeubles domaniaux.
Après la République, nous avons rencontré l’Empire et sa forte organisation administrative. Dans notre ouvrage sont reproduits ces décrets empreints, comme tout ce qui émanait de la toute-puissance impériale, d’un caractère grandiose et unitaire.
L’Industrie et le Commerce prirent d’heureux développements sous la Restauration.
De grands et utiles travaux d’assainissement furent entrepris.
L’administration actuelle nous a fourni une mine plus riche encore à exploiter, surtout depuis l’époque où l’élection a fortifié l’institution municipale et renouvelé sa sève.
La loi de 1834 a produit de grands résultats ; que ceux qui doutent lèvent les yeux : Paris est un livre ouvert.
Le quartier de la Cité, avec sa population infime, qui, depuis tant de siècles, naissait, souffrait, mourait sans sortir d’une atmosphère putride, a senti dans son sein pénétrer l’air et la vie. Des rues étroites et fangeuses ont disparu, remplacées par deux larges voies publiques.
Les quartiers Sainte-Avoie, des Lombards et des Marchés, renfermant un peuple d’ouvriers, d’artisans, demeuraient depuis longtemps étrangers à toute espèce d’amélioration, tandis que le luxe, la richesse inondaient certaines parties de la ville, qui n’offraient encore, au commencement de notre siècle, que des terrains en friche. Cette inégalité choquante a provoqué la sollicitude de l’administration qui créa comme par enchantement cette magnifique voie qui rattache ces quartiers au grand centre d’approvisionnement de la capitale. Depuis 1834, près de 25 millions ont été dépensés avec sagesse pour élargir les anciennes rues, et pour créer dans les quarante-huit quartiers de la capitale de nouvelles communications.
Il était également réservé à notre époque de continuer l’œuvre inachevée des siècles précédents et de mettre la dernière main à des monuments vénérables, sans leur ravir le cachet précieux des temps où ils ont été construits.
En se rendant compte de tous les grands et utiles travaux exécutés dans l’espace des dix années qui viennent de s’écouler, on peut dire que l’administration actuelle n’a plus rien à envier à ses devancières.
Préface de l’édition de 1855

Cet ouvrage, qui nous avait demandé dix années d'études et de recherches pénibles, est une œuvre utile. Aussi avons-nous regardé comme un devoir de remanier avec le plus grand soin cette seconde édition, en tenant compte des enseignements de l'expérience et des bons avis de nos lecteurs.
Les nombreux changements survenus depuis quelques années dans les dénominations des rues, les percements effectués sur différents points de la Ville, les importantes expropriations opérées pour l'élargissement ou la suppression d'anciennes voies publiques, la régularisation générale du numérotage des maisons, rendaient d'ailleurs incomplète notre première édition.
Aussi, celle que nous publions aujourd'hui nous était-elle demandée avec instance.
Dans un moment où le Pouvoir si noblement inspiré s'occupe, avec tant de sollicitude, d'assainir nos vieux quartiers en ajoutant encore à la splendeur du Paris monumental, un ouvrage qui résume toutes ces créations grandes ou généreuses est d'une indispensable utilité pour l'autorité supérieure elle-même.
L'Administration Municipale est également intéressée à connaître exactement tous les actes émanant de ses devancières.
En sachant rattacher le présent et le passé à la même chaîne, elle fait profiter la Ville des réserves que la prescription ne saurait éteindre.
Cette utilité de notre Dictionnaire, le Conseil Municipal l'a consignée dans une délibération prise à l'unanimité :
Extrait des registres des Procès-verbaux des séances du Conseil Municipal de Paris.
Séance du 13 décembre 1844. PRÉSENTS : MM. ARAGO, BEAU, BESSON, BOULAS-DE-LA-MEURTRE, BOUTRON, CONSIDÉRANT, FERRON, GÂTAS, GANNERON, GILLET, HÉRARD, HUSSON, JOUET, JOURNET, LAFAULOTTE, LAHURE, LANQUETIN, LEGROS, MARCELLOT, MÉDER, MICHAU, MOREAU, PANIS, PÈRRET, ROBINET, SANSON-DAVILLIER, SAY, SÉGUIER, MORTIMER-TERNAUX, THAYER et THIERRY.
Le Conseil : Vu le Mémoire de M. le Préfet de la Seine, en date du 21 octobre dernier, lequel a pour objet de proposer l'acquisition de cent quarante exemplaires du Dictionnaire historique des Rues et Monuments de Paris, récemment publié par MM. LAZARE, et de demander un crédit de trois mille trois cent soixante francs pour cette acquisition.
Considérant que le Dictionnaire historique des Rues de Paris est un ouvrage utile et instructif dont la possession peut être nécessaire à ceux qui prennent part à l'Administration municipale ; Délibère : Il est ouvert à M. le Préfet de la Seine, par imputation sur le fonds des dépenses imprévues de 1844, un crédit de trois mille quatre cent cinquante-six francs pour acquérir cent quarante-quatre exemplaires reliés du Dictionnaire historique de MM. LAZARE.
Signé au registre : BESSON, Président. DAVID MICHAU, Secrétaire.

Nous avons voulu rendre notre ouvrage non moins indispensable aux propriétaires, en créant pour ainsi dire l'état-civil des rues de Paris. Aussi avons-nous mentionné, avec le plus grand soin, tous les actes anciens, c'est-à-dire les Arrêts du Conseil, les Édits, les Lettres-Patentes en rattachant ces actes aux documents officiels plus récents, tels que Décisions ministérielles, Ordonnances, Décrets, etc. L'ignorance de ces renseignements a été, pour un grand nombre de possesseurs d'immeubles dans Paris, la cause d'amères déceptions ou de ruines complètes. En effet, qu'une voie publique ait été ouverte en vertu de lettres-patentes, d'une ordonnance ou d'un décret, l'autorisation n'a été accordée au propriétaire des terrains sur lesquels la nouvelle rue devait passer, qu'à la charge par lui de se conformer à certaines obligations plus ou moins onéreuses. Ces conditions, imposées au propriétaire primitif, engagent toujours ceux qui lui ont succédé, comme elles obligent les personnes qui voudront acquérir des immeubles dans le parcours de cette même voie publique. Ces clauses sont nombreuses et de différentes natures. Tantôt elles s'appliquent à la hauteur déterminée des maisons à élever, parfois à la conservation symétrique des façades ; souvent ce sont des servitudes d’égout, de pavage, de conduites d'eau. Dans les rues anciennes beaucoup d'immeubles, provenant de communautés religieuses ou d'émigrés, ont été vendus avec des réserves qui s'appliquent à des abandons gratuits de terrains plus ou moins considérables. Les actes qui contiennent ces réserves remontent à une époque assez reculée, puisqu'ils datent de la première République. Or, en établissant aujourd'hui la propriété des immeubles à vendre, on s'arrête généralement à trente années, et les réserves domaniales sont ignorées des acquéreurs. Eu outre, l'Administration des Hospices a vendu aussi un grand nombre de maisons avec des clauses semblables à celles qui sont insérées dans les contrats domaniaux. Nous indiquons les numéros actuels de toutes ces propriétés. Cet ouvrage, indispensable aux propriétaires ainsi qu'à ceux qui veulent le devenir, doit être également dans les mains des notaires, avoués, avocats, architectes et entrepreneurs, parce qu'ils peuvent venir en aide à la propriété, soit par leurs conseils, soit par leur parole, et que souvent une certaine responsabilité pèse sur eux par leurs actes ou leurs travaux. En effet, si l'on consulte nos feuilles judiciaires, on reconnaîtra que les tribunaux, dans un grand nombre de procès intéressant la propriété parisienne, ont rendu des arrêts conformes aux documents consignés dans cet ouvrage. Comme on le voit, nous n'avons pas voulu faire un livre avec des livres. La mission que nous voulions remplir avait pour but : de composer l'histoire malheureusement peu connue de la propriété dans Paris. Mais un ouvrage uniquement administratif, tout en donnant satisfaction à des intérêts bien légitimes, n'eût pas été exempt d'une certaine monotonie. Aussi, dans le but d'en rendre la lecture instructive et attachante pour le plus grand nombre, avons-nous consigné les faits historiques les plus curieux dans les articles des Rues ou des Monuments qui leur ont servi de théâtres. L'Autorité supérieure et l'Administration Municipale, interprétant noblement la reconnaissance publique, ont décoré un grand nombre de nos rues des noms de nos plus belles illustrations militaires, scientifiques et littéraires. Nous avons pensé que cet hommage nous obligeait aussi, et que notre ouvrage devait s'associer à cette œuvre de gratitude. Les noms que le peuple retient plus volontiers, sont ceux qui rappellent la gloire militaire ou le génie de l'artiste ; mais, en parcourant les rues de Paris, le peuple redit chaque jour des noms dont il ignore la touchante signification. Tout en rappelant dans nos biographies les grandes actions de nos guerriers, les œuvres de nos poètes, les productions de nos artistes, nous avons élargi notre cadre et donné plus de place encore aux vertus modestes, aux dévouements pleins d'abnégation. Les biographies des hommes illustres donnent de l'émulation ; celles des hommes de bien, apprennent des devoirs. Toutes servent.
Parmi les améliorations que nous avons jugé convenable d'introduire, il en est une qui, nous n'en doutons pas, sera bien appréciée, surtout dans les pays étrangers, où tout ce qui concerne Paris, ne saurait être indifférent. Cette amélioration a pour objet la publication d'articles généraux qui résumeront, dans un seul et même cadre, tous les documents qui se trouvaient disséminés dans un grand nombre d'articles particuliers. On trouvera donc aux mots A battoirs, Barrières, Boulevards intérieurs, Boulevards extérieurs, Églises, Marchés, Ponts, Théâtres, etc., tous les renseignements désirables ; et pour les faits relatifs seulement à une Barrière, à un Boulevard, etc., le lecteur se reportera à chaque article particulier. Il est une autre addition qui nous a paru également indispensable, c'est la publication d'un plan qui, annexe nécessaire de l'ouvrage, permettra sans peine à l'étranger, au Parisien lui-même, de se diriger sûrement dans le dédale des rues de la grande cité. La classification des articles composant notre Dictionnaire, a été aussi pour nous l'objet d'une sérieuse attention. Bien que la méthode adoptée par l'Administration Municipale semble, au premier abord, plus rationnelle, celle que nous avons suivie a l'avantage de répondre plus vite à l'impatience du lecteur qui veut à l'instant même trouver un renseignement. Ainsi, dans les nomenclatures adoptées par la Ville, les noms des voies publiques ci-après sont classées de la manière suivante : Rue des Écluses-Saint-Martin, rue des Fossés-Saint-Martin, rue du Canal-Saint-Martin, rue du Faubourg-Saint-Martin, Saint-Martin se trouvent à Écluses, Fossés, Canal, Faubourg et Saint. Quant à nous, il nous a paru que la dénomination de Martin étant en quelque sorte le nom générique et la dernière consonance de la phrase, le lecteur, par un mouvement naturel, devait feuilleter l'ouvrage à l'article Martin, où il trouve la rue Saint-Martin, la rue du Faubourg, la rue du Canal, la rue des Écluses-Saint-Martin, etc. Cette combinaison a l'avantage, en outre, de ne pas scinder la partie historique, car toutes ces rues ayant une étymologie et une origine semblables, se trouvent d'ordinaire voisines les unes des autres. On voudra bien remarquer, au surplus, que le système de classification adopté par l'Administration entraînerait de grandes difficultés dans les recherches. Par exemple, les voies publiques portant les noms de Saint ou de Sainte, sont au nombre de 142 ; en les mettant toutes à la lettre S, on obligerait le lecteur à feuilleter une centaine de pages. Nous avons voulu éviter cet inconvénient, et nous pensons que ce qui peut être bon, rationnel pour une simple nomenclature, ne saurait convenir à un Dictionnaire.
Nous avons placé à la suite de notre ouvrage :
UNE NOMENCLATURE DES ÉGLISES, COLLÈGES ET ÉTABLISSEMENTS RELIGIEUX SUPPRIMÉS, dans laquelle nous renvoyons pour connaître l'historique de ces établissements, aux articles qui figurent dans le corps du Dictionnaire.
UNE TABLE INDIQUANT LES CHANGEMENTS DE NOMS D'ÉDIFICES ET DE VOIES PUBLIQUES, depuis 1790 jusqu'à ce jour.
Les révolutions ont souvent servi de prétexte à ces changements. En outre, le système suivi par l'Administration dans ces dernières années, système qui avait, non-seulement pour but de supprimer les mêmes dénominations qui se répétaient sur divers points de la Ville, mais encore de réunir sous un seul titre plusieurs rues faisant suite les unes aux autres, a jeté une grande confusion dans les anciennes nomenclatures. A l'aide de cette Table, on trouvera d'une manière certaine et facile tous les renseignements nécessaires.
Enfin UN ÉTAT DES VOIES SUPPRIMÉES DEPUIS 1790.
Nous n'avons rien négligé pour rendre utile, intéressante et souvent agréable, l'édition que nous offrons aujourd'hui au public. Nous espérons qu'elle sera accueillie avec non moins de faveur que la première.
Nomenclature officielle des voies publiques et privées, publiée par la Mairie de Paris, dernière édition 2004

Ces ouvrages constituent la plus importante source de données administratives, avec le recueil d'Alphand de 1886.
Elle n'est plus éditée depuis 2004 mais les données actualisées sont accessibles sur le site remarquable créé par la Mairie de Paris : https://capgeo.sig.paris.fr/Apps/NomenclatureVoies/
La compilation des données de 9 éditions (1881,1885, 1898,1911, 1928, 1951, 1972, 1997 et 2004) nous permet de fournir dans nos fiches une analyse fine de l'évolution des voies étudiées.
Chaque date fixe un point de contrôle.

La première version de la Nomenclature des voies publiques et privées a paru en 1845 sous le titre suivant : Nomenclature des voies publiques de la Ville de Paris, 31 décembre 1845. Paris, s. d., in-4°, 103 pages doubles.
Il s'agit d'une simple liste alphabétique où ne figurent pas, comme l'indique le titre, les voies privées. Elle fournit les suffixes semi-officiels qui distinguaient alors les voies homonymes.
Les dates des éditions de la Nomenclature qui ont précédé celle que nous donnons aujourd'hui sont les suivantes :
1ère édition, 1873, 20 fascicules à pagination séparée, 534 pages au total ; nomenclature des voies publiques.
2e édition, 1881, 592 pages ; ajout des voies privées.
3e édition, 1885, 718 pages ; ajout des arrêtés de numérotage.
4e édition, 1891, 807 pages ; mise à jour.
4e édition (bis), 1898, 866 pages ; mise à jour et rétablissement du relevé de numérotage à la limite des arrondissements et des quartiers ; non identifiée par un numéro d'ordre.
5e édition, 1911, 978 pages ; mise à jour.
6e édition, 1928, 621 pages ; ajout des monuments historiques.
7e édition, 1951, 799 pages ; ajout des sites classés.
8e édition, 1972, 836 pages ; suppression des arrêtés de numérotage devenus caducs ; ajout des voies provisoirement dénommées et des voies des bois de Boulogne et de Vincennes.
9e édition, 1997, 675 pages ; mise à jour.
10e édition, 2004, 717 pages ; état au 1er novembre 2004.

Pour comprendre le travail monumental accompli par les services de la Ville de Paris depuis 150 ans, nous reproduisons l'Avertissement de l'édition de 2004 :
"La présente édition a été mise à jour à partir des documents originaux conservés par le Service de la Topographie et de la Documentation Foncière : textes et plans relatifs à la constitution du domaine public de voirie (alignement, nivellement, classement et déclassement), textes portant attribution ou agrément des dénominations des voies, textes fixant le numérotage des immeubles et plan de Paris au 1/500e visé à l'arrêté préfectoral du 14 mai 1956 relatif à la dénomination des voies de Paris et au numérotage des immeubles.
L'application de l'arrêté du 14 mai 1956, pris pour répondre aux exigences des textes portant réforme de la publicité foncière, a eu notamment pour effet d'abroger la plupart des arrêtés de numérotage (mentionnés pour mémoire dans la présente édition) au bénéfice des indications du plan de référence (plan parcellaire au 1/500e) et d'attribuer systématiquement des dénominations provisoires aux voies non dénommées. Ces voies, préexistantes ou nouvelles, sont généralement à caractère privé comme les "passages communs", mais peuvent être publiques ou privées destinées à devenir publiques. L'ouvrage regroupe dans un chapitre spécifique les dénominations provisoires par arrondissement.
La nomenclature indique, pour chacune des voies parisiennes : sa dénomination officielle, son arrondissement, son quartier, sa référence de feuilles du plan parcellaire au 1/500, ses dimensions, l'endroit où elle commence, celui où elle finit, le dernier numéro impair et le dernier numéro pair de ses immeubles, ses anciens noms et l'origine de son nom actuel. Sont également mentionnés le cas échéant des documents de type lettres patentes, ordonnances, décrets ou arrêtés relatifs à l'ouverture, le classement, les alignements, le nivellement, l'autorisation d'ouverture à la circulation publique de voies privées et à l'exécution des textes concernant l'assainissement des voies privées.
Ont été également repris de l'édition précédente les édifices ou immeubles classés comme monuments historiques, ainsi que les sites classés.
L'informatisation des données géographiques a introduit de nouveaux référents : les codes voies créés par la Ville de Paris "code CVP ' et ceux créés par l'Etat "code DGI" (intitulés aussi Fantoir ou Rivoli). Lorsqu'un code Fantoir est précédé de la lettre T, il s'agit d'un code donné par la ville de Paris en attente d'une attribution par l’État.
Le statut juridique d'une voie (qui peut toujours évoluer) est donné à titre indicatif. Il est fiable lorsque la mention d'un acte administratif est spécifiée (arrêtés de classement, de fixation des alignements, de déclassement, d'ouverture à la circulation publique de voies privées).
Les dénominations des voies supprimées et les anciennes dénominations sont regroupées dans un chapitre qui indique les informations permettant de retrouver la filiation des dénominations.
La recherche s'effectue par ordre alphabétique suivant : espaces, apostrophes, traits d'union, chiffres et lettres. Ainsi, par exemple, seront regroupés les noms précédés du mot "Saint" au singulier puis ceux précédés du mot "Sainte" et ceux précédés du mot "Saints" au pluriel. Les articles relatifs aux voies désignées par un nom patronymique, précédé d'un titre ou d'un prénom, ont été insérés à la place alphabétique du titre ou du prénom ; en outre, pour faciliter les recherches, un renvoi est également mentionné à la place alphabétique du nom patronymique.
Les voies des bois de Boulogne et de Vincennes, ainsi que les voies limitrophes de Paris (indiquées pour mémoire) sont insérées à leur place alphabétique.
Nota bene : Les noms des voies mentionnées dans le corps des articles ont été composés en dérogeant à certaines règles typographiques en vue de respecter les dénominations officielles."

SITES INTERNET CONSULTES

La Mairie de Paris met à jour en permanence la nomenclature des voies sur le site  : https://capgeo.sig.paris.fr/Apps/NomenclatureVoies/
Des précisions sont apportées sur le site :
https://opendata.paris.fr/explore/dataset/denominations-emprises-voies-actuelles
Les publications administratives sont disponibles sur le sites :
https://www.paris.fr/pages/publications-administratives-181
Les Comptes rendus, débats, délibérations et questions écrites du Conseil de Paris sont accessibles sur le site :
https://www.paris.fr/pages/comptes-rendus-et-debats-et-deliberations-du-conseil-224/
Les données cadastrales, marquées sur le plan, sont disponibles sur un site particulièrement bien construit :
https://adresse.data.gouv.fr/base-adresse-nationale/75104_4664#15.98/48.85665/2.35145

Les informations générales sur la Ville de Paris et son actualité sont accessibles sur le site :
https://www.paris.fr/

Les espaces verts, parcs et jardins sont présentés sur le site :
https://www.paris.fr/pages/espaces-verts-139

L'Office de Tourisme diffuse toute l'actualité culturelle :
https://parisjetaime.com/

Les projets d'urbanisme sont présentés sur le site :
https://parisfutur.com/projets/
AUTRES SOURCES :
Les fortifications de Paris, Guy Le Hallé, Éditions Horvath 1986, 272 pages.
Paris, Dictionnaire du nom des rues, Jean Marie Cassagne, Édition Parigramme 2012, 573 pages.
Guide Joanne, Paris, Éditions 1878 et 1892.
Paris par arrondissement, Édition Leconte 1942.
Paris par arrondissement, Collection Plan-Net, Éditions Ponchet 1963, 1967, 1991, 1996, 2001.
Paris par arrondissement, Édition l'Indispensable 1946 à 1974.
Paris et Banlieue, Éditions l'Indispensable, 2019.
Paris Guide Bleu Hachette, éditions 2009 à 2018.
Guide Vert Michelin, éditions 2009 à 2019.
Guide Rouge Michelin, toutes éditions.

Une collection personnelle de près de 100 plans anciens de Paris nous permet de dater certaines transformations et les plans anciens de Paris, sont accessibles sur Gallica.
Malgré une bibliothèque personnelle de plus de 1000 ouvrages et de 10 000 documents anciens, nous consultons certains ouvrages de référence anciens sur l'Histoire de Paris grâce au site Gallica. (https://gallica.bnf.fr)

Nous compléterons la liste des sources, au fur et à mesure des mises en ligne.